Le huitième dîner des Ponts Neufs était consacré à l’exclusion. Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, était notre grand témoin autour de cette question urgente. Après une introduction par Abdelsem Ghazi pour le Secours Populaire puis Vanessa Krycève pour l’initiative du Récho, que nous remercions vivement, Marie-Aleth Grard nous a conduit sur une ligne de crête, à équidistance de la mauvaise conscience et de la bonne conscience : celle de la conscience, du devoir d’agir en « allié » dans cette bataille contre la pauvreté.
Mot du Président
Chers amis et membres des Ponts Neufs,
« Lutter contre l’humiliation, croire que l’homme a une valeur, c’est ce qui nous sépare de la préhistoire. » Geneviève de Gaulle Anthonioz, nièce du général de Gaulle, résistante à 19 ans, déportée à Ravensbrück à l’âge de 23 ans, a écrit en 1998 la Traversée de la Nuit, sur sa vie, ou plutôt sa lutte contre la mort, à Ravensbrück ; puis le Secret de l’Espérance en 2001, d’où est tiré cette citation.
Entre sa libération en avril 1945 – les Allemands l’ont gardée le plus longtemps possible, comme monnaie d’échange – et la publication de la Traversée de la Nuit, 50 ans plus tard, elle aura consacré sa vie entière à la lutte contre la pauvreté et la misère. Elle a notamment dirigé ATD Quart Monde pendant un quart de siècle, de 1964 à 1998.
Nous sommes particulièrement heureux de recevoir ce soir la personne qui a repris ce flambeau : Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde.
L’époque actuelle est ou se veut « inclusive ». L’inclusion est à la mode, dans le vocabulaire, dans les séquences médiatiques, et dans les préoccupations de nos entreprises, nos organisations, nos écoles. L’économie est inclusive, la croissance est inclusive, la société est inclusive.
L’inclusion est à la mode ; l’exclusion, non. Il est difficile, voire inconvenant de la convoquer à nos tables. L’exclusion fait mal ; elle rend triste ; elle nous confronte à nos limites, et à nos propres pauvretés, quels que soient notre fortune et nos moyens.
C’est précisément pour cela qu’avec le conseil d’administration renouvelé des Ponts Neufs, nous avons décidé d’en faire le centre de nos conversations ce soir, en vue de la remettre au cœur de nos actions demain, que nous soyons chefs d’entreprises, directeurs de grandes écoles, hauts fonctionnaires, enseignants, dirigeants associatifs, responsables culturels et dirigeants de médias.
« Contribuer à faire réussir et rayonner la communauté de destins que constitue la France. »
C’est l’objet de notre association. La réussite et le rayonnement de notre communauté de destins passe par l’élévation du destin des plus pauvres et de plus vulnérables.
Amicalement,
Edouard Tétreau, Président des Ponts Neufs